Espri

entreprises sociales pour l'insertion

Témoignage

Photo Said Espri

Mohamed Saïd Ibrahim

Mohamed Saïd, ancien participant à ESPRI, nous raconte son parcours depuis l’Erythrée, son pays d’origine. Son conseil pour les participants actuels à la recherche d’un emploi en Suisse : il faut faire preuve de patience, mais surtout, de persévérance !

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle MohamedSaid Ibrahim, je viens d’Érythrée et j’habite à Bex. J’ai 40 ans, je suis arrivé en Suisse en 2014, je suis célibataire. Dans mon pays, j’étudiais et j’aidais ma famille avec son entreprise.

Quand avez-vous rejoint l’association ESPRI ?

J’ai commencé à ESPRI en janvier 2024, par l’intermédiaire de l’Unité Commune ORP-CSR à Vevey.

Quel a été le plus grand défi de votre vie ?

Quitter mon pays et venir ici a été très difficile, cela a commencé en 2012 : je
suis parti d’Érythrée vers l’Éthiopie. Ensuite, la deuxième étape a consisté à déménager au Soudan, et ce pays souffrait à cette époque d’une mauvaise
situation économique. Puis je me suis dirigé vers la Libye à travers le désert, où la situation sécuritaire s’est détériorée et où des milices armées dirigeaient et dirigent toujours le pays. Finalement, j’ai traversé la Méditerranée jusqu’en Italie, et de là, j’ai rejoint la Suisse en train en 2014.

Quel a été votre plus gros challenge à ESPRI ?

La difficulté résidait dans la compréhension des termes et noms des outils
utilisés, ainsi que des noms de certaines plantes nuisibles. En effet, dans mon travail de nettoyage, je n’utilise pas ces termes. Mais ce qui facilite les choses, c’est
la présence d’encadrants qui ont une grande compréhension de la nature des personnes participantes et des différences entre leurs métiers. En conclusion, je voudrais remercier Alex Combernous et Alexandre Ming pour leur côté relationnel et toute l’attention qu’ils m’ont apportée pour maintenir mon rythme de travail et le
contact social.


Que vous a apporté votre passage à ESPRI ?

Chez ESPRI, j’ai maintenu le rythme de ma vie professionnelle en allant sur différents chantiers, en passant par l’équipe d’insertion (Marie Hengy, Lydia Mosquera, Cindy Niclasse), et après avoir préparé mon CV et bien préparé mon dossier, j’ai obtenu un stage chez Manor à Monthey. En plus de cela, j’ai étudié la langue française avec Charline, ce qui est l’un des bénéfices les plus importants de
mon passage à ESPRI.

Avez-vous trouvé le travail que vous souhaitiez ?

Bien sûr ! J’ai déjà travaillé dans cet endroit (EMS Tertianum Le Bourg), et il répond à toutes mes exigences actuelles, en termes de distance, d’horaires de travail et des collègues de travail parce que je les connais déjà. Cela m’aide aussi beaucoup de parler français lorsque j’échange avec les résidents.

Quelles difficultés rencontrez-vous actuellement au travail ?

En fait, auparavant, je travaillais uniquement au nettoyage (chambres, couloirs, salles de bain, etc.), mais maintenant je travaille en plus au service du petit-déjeuner et parfois à la cafétéria, et ce travail nécessite d’interagir avec les résidents et de connaître leurs noms et ce dont chacun a besoin. En fait, il n’y a pas de grande difficulté, mais j’ai besoin d’un peu plus de temps pour faire les choses.

Voudriez-vous dire quelque chose que je ne vous ai pas demandé ?

Je tiens à remercier ESPRI et toute l’équipe du journal et je souhaite à tous mes anciens collègues d’ESPRI bonne chance pour trouver un emploi stable. Enfin, avez-vous des conseils à donner à vos collègues d`ESPRI ? Trouver un emploi en Suisse demande un peu de chance. Avant cela, il faut beaucoup de persévérance !